nov.21
Quand l'Ermite danse comme Saint Guy
dans la catégorie Notre vin quotidien
TweetLa marche, ça fatigue! Surtout quand t'es vieux, déjà fatigué et passablement aviné. Après notre marche hebdomadaire et le repas frugal et austère qui suit, pendant que nous devisions des bienfaits de l'eau minérale, des choses de la vie, comme dirait Claude Sautet, de l'équipe de France de foot, de la fiscalité des babouins de Bali, de la comète qui pue, de la nature des hommes, de la météo de Marine le Pen, de la vie, la mort, la religion, l’amour, la famille, sa place dans la société, l’épanouissement dans la procrastination, le gibolin, les Deschiens, la coupe de Deschamps, la découpe de Nabila, la gourmette de mon cousin, bref de petits morceaux de métaphysique, ordinaires et captivants, bref, pendant ce temps, l'Ermite est allé s'étaler pour faire la sieste dans le canapé du salon. Je ne sais pas si c'est la visite de la grotte St Vit qui l'a perturbé, mais, après quelques ronflements sonnants et trébuchants, le bougre est parti dans une transe dansante. L'histoire de ce Saint Guy l'a certainement touché, Vit ou Vitus en Latin, né en Sicile, fils d’un païen sicilien, martyrisé à 12 ans parce qu'il refusait d'adorer les idoles, Maradona et Platini certainement, après avoir été pénétré par la foi, le jeune Guy a suivi des cours de danse contemporaine par correspondance mais il finira par être martyrisé en même temps que ses parents, le bourreau, particulièrement cruel, les obligera à écouter en boucle Eros Ramazzotti jusqu'à ce que mort s'en suive. Cette légende a donc profondément bouleversé le Cénobite de St Jean, au point que nous nous demandions s'il n'était pas atteint par la chorée de Sydenham, une maladie infectieuse du système nerveux central, caractérisée par des mouvements involontaires et contractions surprenantes, en langage courant, elle est appelée la "danse de Saint-Guy". On aurait dit qu'il était comme possédé par des démons voire le fantôme de Rudolf Noureev. Après une demi-heure de chorégraphie, de cavalcades, d'entrechats, d'arabesques et tout ce qui va avec, il s'est recouché, a repris ses ronflements bruyants, pour dormir comme un junkie après son fix, rêvant qu'il était Travolta, en moule burne, dans une boîte de nuit, dansant un slow langoureux avec une secrétaire venue se faire chahuter son samedi soir.
Chassage Montrachet Vieilles Vignes 2009 Henri Clerc
Un nez sur le citron confit, la poire, le tilleul, la paille et les épices avec une touche boisée. La bouche est ample, épaisse, boisée mais garde une belle fraicheur sur la finale, un peu courte à mon goût. Très bien
Vacqueyras "Les deux Monardes" 2008 La Monardière
Un premier nez réduit, puis de belles notes fruitées, acidulées, de framboise, de mûre, de cassis, de réglisse et de tabac. La bouche est particulièrement élégante, surtout pour un Vacqueyras, aucune lourdeur, beaucoup de fruit, une petite touche de bois et une longue finale acidulée. Un beau Vacqueyras qui ne manque pas d'élégance. Très bien
Rasteau 2005 Gourt de Mautens
Un nez solaire, puissant, sur les fruits noirs compotés, la réglisse, la garrigue, les épices, la prune et le tabac. En bouche, c'est toujours la puissance qui domine, les tannins sont denses, doux, l'ensemble est plutôt bien structuré, précis, graphité, long mais surtout robuste. Un Rasteau gourmand mais aux rondeurs disproportionnées. Très bien
Ribera del Duero (Espagne) Pruno 2012 Crianza Finca Villacreces
Un assemblage de Tempranillo et de Cabernet Sauvignon. Un nez puissant, sur les fruits noirs, la confiture de cassis, de thym, de bois de chêne, de vanille, de chocolat, ainsi que des notes torréfiées et fumées. En bouche, c'est lacté, très puissant, très élevé, très travaillé. Les tannins sont denses et fermes, l'acidité basse avec une petite finale un peu amère. Un vin qui a reçu les éloges de Robert Parker, ça ne m'étonne pas, c'est typiquement le vin moderne et boisé qu'il aime, mais pas moi… Too Much for me…Bien
Un petit plaisir sur les bienfaits du Gibolin dans la dégustation